Mon Univers...

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Ma Grosse...

Julie, trait bretonne de son état... Enfin c'est une demi portion pour une trait bretonne mais c'est pas grave... C'est ici que ça va forcément parler un petit peu d'équitation...

Comme je l'ai déjà dit, son nom c'est Julie, elle est née en 97. Son père est Epatant et sa mère est Fanie par Alexandry pour les connaisseurs moi j'avoue j'y connais rien du tout... Comment cette grosse bête en est venue à partager ma vie??

Julie a été achetée vers ses 2 ans par une ferme équestre située juste à côté de Brest. Ils l'ont laissée grandir tranquillement et à 3 ans ils l'ont débourrée sans problème majeur. La jument a beau être dominante, elle est naturellement très allante et plutôt calme: un cheval de trait quoi.
Les problèmes vont s'accumuler au fil des années et découlent de deux choses: son côté dominant et une mauvaise gestion de ce côté dominant par les humains. Je ne veux juger personne soyons clairs!
Les choses se sont donc corsées très rapidement: la jument est devenue ingérable. Elle allait là où elle voulait à la vitesse qu'elle avait décidé qu'elle soit montée, à pied ou en liberté. Charges au pré, embarquages... Bref très vite, plus aucun cavalier de la ferme équestre ne voulait la monter, et même la propriétaire de la ferme équestre n'osait pas trop... Cette personne plutôt que de la vendre à n'importe qui ou à la boucherie, ce qui est très honorable de sa part, a préféré l'offrir à un de ses cavaliers avec qui la jument s'entendait bien. Toutefois, cette personne n'avait absolument jamais prévu d'acheter un cheval et n'en voulait pas. Elle l'a donc laissé au pair à la ferme équestre, a fini par arrêter de monter et ne s'est jamais occupée de la jument.
Le cercle vicieux était en place depuis déjà longtemps et a continué pendant encore un moment: plus elle était invivable moins les gens s'occupaient d'elle. Moins les gens s'occupaient d'elle plus elle était invivable. Et c'est comme ça qu'elle s'est retrouvée à faire tondeuse à la ferme équestre et pendant plusieurs années. Les gens évitaient au maximum d'entrer dans son champ, et elle les recevait en les chargeant pour les en faire ressortir. Bref, tout le monde en avait peur et tout le monde avait raison. J'ai pu reconstituer cette histoire grâce aux cavaliers et à la propriétaire de la ferme équestre.

Elle faisait tondeuse donc la première fois que je l'ai vu, c'était au printemps 2006. Je n'avais pas encore acheté ma bariolée, et j'étais tentée de m'acheter un cheval mais avant il me fallait un endroit où le mettre et on m'avait parlé de cette ferme équestre.

Photo, de très mauvaise qualité, de 2006:



Je venais faire un tour et je discutais avec la propriétaire de la ferme équestre. Quand je lui dis que je pensais acheter un cheval elle me dit de suite que Julie était à vendre si ça m'intéressait... A l'époque, je n'avais pas prévu d'acheter un cheval de trait de 9 ans mais plutôt un jeune cheval pour faire du travail à pied avec. J'avoue que j'avais déjà rencontré Oumiak et craqué dessus. Donc je déclinais l'offre.
A l'automne, j'ai acheté Oumiak et c'est assez naturellement que je l'ai mise en pension dans cette ferme équestre puisqu'entre temps j'avais sympathisé avec les cavaliers et la propriétaire. Julie n'était plus là mais je n'avais jamais cherché à savoir ce qu'elle devenait.

Au printemps d'après, Julie est revenue. En fait, elle était chez des amies de la propriétaire afin d'y être saillie par leur étalon. L'étalon est mort entretemps, Julie n'a jamais été saillie et elle est restée là bas pendant presque une année complète. Pendant son séjour là bas, elle n'a pas eu assez à manger et c'est donc maigre et dans un état sanitaire assez lamentable qu'elle est revenue. Elle a été mise dans un petit paddock, seule. Très abattue et en sous nutrition, elle était bien plus facile à manipuler évidemment. La propriétaire de la ferme équestre a donc commencé à la nourrir pour la remplumer par contre des soucis de santé l'ont empêché de s'occuper plus dans le détail d'elle: genre lui faire un pansage... En allant voir Oumiak, je la voyais donc quotidiennement et elle me faisait vraiment pitié. J'ai donc insisté pendant un long moment pour que les cavaliers lui fassent un pansage. Personne n'était très motivée: les grands se rappelaient la terreur qu'elle était et en avait encore très peur, et les plus petits étaient impressionnés par les histoires qui circulaient et par la bête qui reste un jument de trait (format claquette mais jument de trait quand même).
Un jour, la propriétaire de la ferme équestre vient me voir pour me dire que ses cavaliers lui ont dit qu'ils l'avaient pansé. Moi, dubitative, je suis allée vérifier. La jument n'avait visiblement pas été pansée... Sur un coup de tête, j'ai donc décidé de le faire moi même. J'ai cherché un licol à sa taille: il n'y en avait pas. Je suis donc allée acheter de la corde et j'en ai fabriqué un: l'avantage c'était que je pourrais réutiliser la corde pour Oumiak. Et le lendemain, je me suis armée d'une boîte de pansage, du licol et de la longe. J'ai demandé à la proprio si ça posait pas de problème: "Pas de souci mais fais attention elle tire au renard". (C'est le seul cheval de trait de ma connaissance qui fait ça).


Avant le premier pansage:


Les poils à terre après le premier pansage:


Après le premier pansage, soit environ 2h d'effort plus tard:


Avec l'autorisation de la proprio, j'ai continué à la sortir et à la panser régulièrement pendant plusieurs semaines. J'ai beaucoup intrigué les cavaliers mais peu sont venus proposer d'aider. La jument se tenait relativement correctement: pas de respect de l'espace personnel mais elle était tellement ravie qu'on s'occupe d'elle qu'elle faisait quand même relativement attention. Elle avait des dreadlocks dans la crinière (classique) et dans le poil d'hiver (moins classique). Curer les pieds c'était absolument inimaginable et je n'ai pas trop insisté: autant qu'elle apprécie la compagnie et les soins. Au cours de ces pansages, j'ai pu détecter un espèce de kyste sur le front et sous le toupet: enquête faite, elle ne l'avait pas avant son séjour chez les amis. Puis, j'ai commencé à la nourrir pour soulager la proprio de la ferme équestre (elle avait des soucis de santé comme je l'ai déjà dit). La jument a forcément commencé à s'attacher un peu à moi.
Comme je passais pas mal de temps à m'en occuper et que la jument ne rapportait rien à la proprio de la ferme équestre, au bout de quelques semaines, elle m'a demandé de la remettre au boulot pour qu'elle gagne son pain comme les autres. J'étais ok: moi aussi je commençais à m'attacher.
Je vais passer sur sa remise au travail: la jument a été facile et j'ai rapidement pu la sortir en balade avec les autres.

Première balade:


Première en carrière:


Les soucis de santé de la proprio de la ferme équestre se sont ensuite empirés et j'ai donc pris en charge de m'occuper d'elle ainsi que des autres (avec l'aide des autres propriétaires de chevaux pensionnaires et de quelques cavaliers). On s'en est tous plutôt bien sorti.


En juin en mode "je surveille Do d'eau":




En juillet, une ATE a été embauchée pour remplacer la proprio et les chevaux ont déménagé pour assurer la saison en bord de mer. Julie était de la partie mais c'est une autre cavalière qui a du l'emmener. Sur le bord de mer, elle m'a fait la gueule pour l'avoir lâchement abandonné pendant quelques jours: ça reste un de ses problèmes elle a très peur d'être à nouveau abandonnée. Cet été là, l'été 2007 donc, elle a assuré comme une chef le promène touriste. J'ai pu lui faire redécouvrir la plage, et la mer: c'est méchant l'écume!! Puis elle a participé aux courses de chevaux de trait!! Elle s'est classée systématiquement dernière mais c'est pas grave!!

Sur la plage:


Mode "où sont les copains en attendant le départ pour la course":



Mode "je suis belle et je le sais":


Pendant l'été, j'ai informé la proprio que si je pouvais acheter la jument pour moins d'une certaine somme, je n'hésiterai pas. A l'automne, elle s'est donc arrangé avec son proprio (qui elle l'avait donné rappelez vous) pour que la jument me soit vendue pour 3 fois rien. Et en octobre 2007, elle a été enfin à moi!!! :rtfdfd:

Première photo où elle est officiellement à moi:


Depuis, je l'ai déménagé plein de fois. La première fois, elle a mis près de 15 jours à comprendre que même dans ce nouveau lieu je venais tous les jours. Maintenant, elle adore les changements de champ et autre déménagement!! Elle ne m'a jamais embarquée même sur la plage. Elle m'a déjà bousculée mais à chaque fois je l'ai remise à sa place. Je dois lui rappeler que je suis le chef de temps en temps mais c'est de moins en moins fréquent. En général, un manque de respect signifie qu'elle trouve que je ne m'occupe pas assez d'elle.
Dernièrement, j'ai eu une grande victoire avec elle: une connaissance, g7, la montait. La fille montait très bien mais pas de façon aussi zen que moi: ben oui moi je fais surtout de la balade et je la connais par coeur donc je sais quand céder et quand faire pression pour obtenir ce que je veux: c'est pas toujours académique mais efficcace. Bref, la jument, seule dans un pré, l'emmenait un peu. Rien de méchant mais bon j'avais prévenu d'éviter de galoper aussi... Bref, la juju s'est dit qu'elle préférait retourner auprès de ses copines ce qui se comprend. Mais pas question d'embarquer son cavalier: l'habitude risquerait de revenir et ça me plaît pas trop comme idée. Du coup, quand au galop, la juju a décidé de rentrer en venant droit sur la porte je me suis mise sur son chemin, j'ai crié stop! et elle s'est arrêtée à 3m de moi... J'étais aux anges :13:


Arrivée dans une nouvelle maison:



Et depuis:



L'été 2008 sur la plage:










Quoi rajouter sur elle? A part que je l'adore?!? Elle est restée très bête avec la nourriture: les autres chevaux qu'elle domine s'éloignent rapidement en présence de granulés, par contre j'ai mis 1 an 1/2 pour qu'elle attende mon autorisation avant de manger. Elle part seule en balade, commence à bien acquérir les bases sur le plat, on peut lui curer et lui ferrer les 4 pieds!! grande victoire pour les postérieurs mais au final elle est pied nus... Elle reste assez cabocharde et possessive: je suis SON humaine ce qui m'a fait craindre le pire quand elle a été mise au pré avec Oumiak. Au final, Oumiak est du genre facile à vivre donc ça se passe bien: elles sont pas les meilleures amies mais elles s'entendent sans souci. Elle commence les longues rênes en vue de l'atteler: oui elle ne l'a jamais été. Un dernier détail étonnant qui fait se dresser les cheveux sur la tête de pas mal de gens: je la monte régulièrement et quasi exclusivement en licol (d'abord en corde à présent un licol plat classique est possible aussi) y compris sur la plage, au pire je lui met un petit filet à aiguille tout bête. On est bien loin des mors papillon ou liverpool qu'on a l'habitude de voir sur les chevaux de trait d'où le scepticisme de certains quand ils nous croisent en balade ça donne ça: scratch Vue sa masse, j'aurais jamais la prétention de l'arrêter par la force donc le seul moyen c'est l'éducation et pour moi y a pas de raison de mettre un truc plus dur que sur un autre cheval: chacun sa vision des choses quoi!

Quelques autres photos de la belle:






Enfin illustrons son côté aimable *ou comment je dois parfois mettre les points sur les i avec un équipement inadapté: une longe en guise de chambrière...*

D'abord on fait genre on est gentille:


Ensuite on menace l'humain pour qu'il déguerpisse *seulement l'humaine elle décide qu'elle va avancer...*, au passage vous remarquerez qu'elle s'écarte de moi (oui c'est moi! lol! ) ce jour là elle jouait les gros bras (elle m'avait montré ses fesses donc je lui rappelais que j'étais bien le chef et que ce n'était pas négociable!)


Du coup, on doit bouger:



Au final, Julie est montée c'est vrai mais moins d'une dizaine de fois dans l'année. Nouveauté 2010 elle est de plus en plus expanssive et vient demander des gratouilles. De plus elle me donne de vrais signes d'amitiés: genre répondre aux gratouilles... Bon ben je suis partie pour lui apprendre qu'elle a le droit de m'apprécier mais que c'est pas utile de rendre les gratouilles.
En tout cas ma grosse bête est un sacré défi mais je suis ravie d'elle et de ses progrès. Quand je vois d'où on est parti et la vie qu'elle a eu ainsi que les traces que ça a laissé sur son comportement au quotidien je me dis qu'on est revenu de loin...

Une petite dernière photo: Cheval Boueux... Cheval Heureux non?
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Encore une:

 



20/11/2010
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